Imprévisible Mira ! non ! juste un peu

Je ne sais comment la tournée !! Mirabelle

En général, mes convocations sont suffisamment espacées pour que je puisse, à mon aise, concocter bien des tourments à mon Maître adoré. Mais voilà, les vacances aidant, il m'a prévu une semaine supplémentaire. Il paraîtrait, selon ses dires, que je ne suis toujours pas suffisamment obéissante. Il est vrai que le bruit qui court ne m'a toujours pas rattrapé. Mais cela dit, j'essaie de faire de mon mieux pour ne pas le décourager dans mon éducation. C'est que j'y prends beaucoup de plaisir aussi.


Je me remets à peine de la précédente convocation, que me voilà à nouveau prévenue d'une semaine sévère de soumission. Nos échanges sur MSN et par mails me mettent l'eau à la bouche. Ses idées de jeu me font envie. Si bien que je n'ai jamais trouvé le temps aussi long. Je visionne les vidéos qu'il m'envoie. Je saute, je sursaute et tressaute, comme une « sotte airelle » (sauterelle). Impossible de rester en place. Enfin, le jour libérateur est pour le lendemain.

Nous discutons encore sur MSN du programme des fêtes du 14 juillet. Et oui, pour mon plus grand bonheur, il a prévu un feu d'artifice (ou d'artifesse) ! En tout cas, peu importe, le feu à mes fesses sera bien au rendez-vous. Il me la promit. Et soyez-en sûr, il ne va pas manquer à sa parole. Pas le style de la caverne. Ses actions chez « Arnica » lui font gagner de l'argent, il parait. Je vais finir par le croire.

Enfin, je me couche en fixant mon réveil au plus tard à 8 h. Heure habituelle de mon départ pour le monde merveilleux de l'ours des cavernes. Allonger sur le dos, je ferme mes yeux et tente en vain d'attraper ce sacré train en direction du pays des rêves. Mais peine perdue. Minuit sonne et je ne dors toujours pas. Je compte les moutons pyrénéens. Toujours rien. Puis à une heure du matin enfin, le sommeil m'emporte. Pas longtemps. Quatre heures. J'ouvre un oeil, puis deux. Un étirement. Je regarde l'heure. Trop tôt. J'ai le temps. Je tente de me rendormir. Mais en vain.

Las de tourner dans mon lit, je décide de me lever. Malgré mon peu de sommeil, je suis fraîche comme un gardon. Ben, puisqu'il en est ainsi partons plus tôt vivre cette semaine de soumission. Je range ma valise qui était prête de la veille dans la voiture. J'y intègre quelques produits de mon terroir. Tout est près. Mon mari vient de se lever. Nous déjeunons ensemble puis alors qu'il repart se coucher, moi, je monte dans ma calèche en direction du sud.

Avant de quitter la maison, je me demander si je dois conformément aux instructions de Maître Ours, l'appeler. Il est 6h30. Mon arrivée est prévue pour 9h, heure à laquelle je suis censée l'appeler. Là, je suppose qu'il doit dormir. Aussi, je décide de lui faire la surprise. Je l'appellerai comme à mon habitude à 9h. Je suis sûre qu'il ne s'attend pas à cela. Petit tour à la station-service. Vérification de la voiture. Et c'est parti pour 2h30 de route. Avouez que j'ai pris le temps tout de même.

Le bitume défile sous mes pneus. Et plus je me rapproche des Pyrénées et plus je pense à ma surprise. C'est sûr qu'il ne m'attend pas. En tout  cas, pas à cette heure-là. Cela fait longtemps que je n'avais pas vu la pluie. Et bien là, je suis gâtée. Comme ils disent dans le nord, une « drashe » s'abat sur Chipie. Elle brille de ce lavage naturel. Ma prudence est de rigueur. Je n'ai pas l'intention d'avoir un accident. J'approche de la chaîne pyrénéenne. Mais on a volé les montagnes ! Je suis dégoûtée. Peut-être que cela s'améliorera. J'adore voir les montagnes. Je ne me lasse jamais de ce beau paysage.

8h45. Sortie Tarbes. Je suis aux portes de la ville. Maître Ours doit être réveillé à présent. Je l'imagine dans son appartement. Ses petites habitudes matinales. J'arrive enfin. Sa fenêtre est ouverte. Je gare la voiture doucement. Sans faire de bruit. Il n'était pas sur le balcon. Il ne m'attend pas encore. Je sens que je vais bien rire. Je l'appelle.
- Allo !
- Allo ! Maître Ours ! c'est mira ! Le café est prêt ?
- Ben il le sera quand tu seras là.
- Mais il est prêt ou pas ?
- Tu sais bien que je l'allume lorsque tu es près de la maison. Là, tu quittes ta maison ?
- Non pas vraiment. Je suis en bas de chez toi.
- Comment ça !! C'est l'heure où tu quittes chez toi. Tu ne peux pas être là.
- Si tu ne me crois pas, viens à la fenêtre et tu verras.
- Si tu me mens, tu vas voir ce que tu vas prendre en arrivant...
Un silence court interrompt notre discussion. Il doit se déplacer même s'il est persuadé que je lui mens. Comme si j'en étais capable.
- ... Mais c'est vrai !! tu es là !! ...
Et derrière la fenêtre je vois un visage radieux s'illuminer.
- ... j'arrive. Je viens t'aider à porter tes affaires.

J'étais heureuse. Car j'avais réussi mon entrée surprise pour cette nouvelle convocation. Forcément, j'allais le payer malgré tout. Car la soumission a démarré très vite.